Gravures etc ...
Du 19 janvier au 3 février 2014
Maurice Antoine, vient de l’atelier de gravure de l’académie des beaux-arts de Liège. Il commence sa formation avec Daniel Sluse et l’achève avec Chantal Hardy, en parallèle de son métier de sidérurgiste. Influence de l’un à l’autre, l’artiste privilégie les matières, profondes ou douces, légères et belles. L’un de ses amis, Dante Libralesso souligne à son propos : « Il y a chez Maurice de la matière, sa matière, ses écrits, car il s’agit aussi d’écriture… comme une envie d’aller au poème. Son œuvre naissante nous invite au silence, « celui des choses… » . Adepte de la technique du vernis mou, Maurice Antoine aime relever la trame d’un textile, intégrer à son support métallique la mémoire de fibres et de mailles qu’il retravaille ensuite à l’eau forte ou à la pointe sèche. Ses gravures révèlent alors toute leur sensualité où la mélancolie de déchirures intimes laisse peu à peu émerger des couleurs de nouveau monde.
Après un premier parcours d’étudiant en peinture à St Luc, Maurice Antoine, emporté par la vague du printemps 68, revient aux Beaux-Arts après une parenthèse de 30 ans. Comme une promesse d’avenir.
Article de Louis Simays (culture plus)
Sa maîtrise de la technique lui permet de synthétiser l’image, d’aller à l’essentiel. Il a travaillé sur différents thèmes comme l’écriture, les femmes, les cœurs, le deuil. Ajoutons à cela les thèmes choisis lors des rencontres avec des groupes de graveurs français et luxembourgeois. Son travail dès 2005 fait partie d’un travail de mémoire. Après s’être exprimé sur des paysages abstraits, sur le thème « la vallée des bouleaux », incluant dans ses compositions des signes discriminatoires : étoiles et triangles, trop bien connus, il nous montre des carrés noirs et triangles rouges. Ces formes moins simples qu'elles n'y paraissent au départ, se croisent, se répondent, nous parlent de la noirceur des camps, de l’enfermement, de la violence de l’homme faite à l’homme. Il parle de luttes, de liberté, de dignité, d’espoir, d’engagement citoyen. Son œuvre est forte, ses images sont des mots qui parlent directement à nos tripes, son univers est à la fois, poésie et réalisme, son langage artistique est clair, honnête et sincère. En 2021, il reprend ce thème en le menant presque au bout de sa quête, jusqu’à nous montrer des silhouettes vaporeuses, fantômes d’une réalité, de notre histoire, qui petit à petit s’évapore des mémoires, malgré la volonté de quelques-uns de continuer à entretenir le souvenir, à faire que l’on n’oublie jamais l’horreur que génère les guerres. CG