Après avoir revisité, durant une dizaine d’années, les possibilités expressives de l’eau forte et les avoir confrontées à mon bagage de peintre-photographe poète, je tente d’exprimer sans tabous d’autres techniques, ce qui me semble important aujourd’hui. 1° Les graveurs en général aiment se retrouver pour travailler ensemble et montrer leur travail en groupe. Ils apprécient aussi bien les rencontres avec les poètes-écrivains-éditeurs, avec qui ils aiment collaborer, que celles avec d’autres artistes afin de trouver une gravure vivante, bien intégrée dans les courants plastiques de l’époque. Cet aspect grégaire est un puissant ressort pour ma création. 2° Le multiculturel mais aussi le pluridisciplinaire : les évolutions techniques trouvent naturellement leur place pour faire évoluer les modes d’expression dont ouverture et tolérance, pour nourrir les possibilités nouvelles dans la gravure. 3° Les changements qui agitent nos sociétés et les grands débats, ne peuvent être absents de mes préoccupations plastiques. Actuellement, je mène une recherche sur les intolérances et le besoin de résistance citoyenne. En partant de notre histoire, je m’attache à relier le passé et le présent par un travail de mémoire sur l’époque du nazisme avec ses camps et ses génocides, mais aussi avec le mouvement des peuples mondialisés et les questions soulevées actuellement sur ce sujet. Rien ne m’empêche de temps à autre de me ressourcer dans la poésie que je veux présente dans mon travail, quel que soit le sujet abordé.